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Ophtalice Centre Ophtalmologie Villiers-le-Bel

Dépistage de la rétinopathie diabétique

La rétinopathie diabétique est la première cause de cécité chez les patients de moins de 60 ans. Elle demeure aussi une cause importante de malvoyance dans l’ensemble des pays industrialisés. Après 20 ans d’évolution du diabète, plus de 90 % des diabétiques de type 1 et plus de 60 % des diabétiques de type 2 présentent une rétinopathie diabétique. Le nombre de malade semble sous-estimée en raison d’un taux de dépistage inférieur à 50 %.

Une prise en charge souvent trop tardive provoque des situations handicapantes. Le plus souvent, la rétinopathie diabétique est une pathologie silencieuse pendant de nombreuses années. Les symptômes n’apparaissent qu’au stade des complications. C’est pourquoi nous vous conseillons un examen régulier pour permettre un diagnostique précoce et son traitement. par exemple le traitement par laser, dont l’efficacité a été depuis longtemps démontrée, vous évitera de devenir aveugle ou malvoyant.

Des recommandations pour le dépistage de la rétinopathie diabétique

Une stratégie éprouvée consiste en un examen du fond d’œil annuel pour tout patient diabétique. Ce dépistage se fait soit par ophtalmoscopie indirecte à la lampe à fente avec dilatation pupillaire, c’est le traditionnel “fond d’œil”, soit par les photographies du fond d’œil aussi appelé rétinographie avec ou sans dilatation pupillaire. Attention la dilatation naturelle de la pupille peut être insuffisante chez les diabétiques. Les patients présentant une rétinopathie diabétique non proliférante modérée ou plus grave ou une maculopathie diabétique devront être vus en consultation par un ophtalmologiste pour un examen plus complet de la rétine et un éventuel traitement.

Ophtalmoscopie indirecte à la lampe à fente avec dilatation pupillaire

Après un examen ophtalmologique complet, l’ophtalmologiste procédera à la dilatation pupillaire. Cet examen est malheureusement long. Sa spécificité est excellente, de l’ordre de 99%, toutefois sa sensibilité pour détecter toute forme de rétinopathie diabétique ou une forme sévère de rétinopathie diabétique est généralement inférieure à 80%.

Photographies du fond d’œil, avec ou sans dilatation pupillaire

L’avantage majeur de cet examen est sa bonne sensibilité pour détecter la rétinopathie diabétique, supérieure à celle de l’examen du fond d’œil. Il s’agit d’une méthode de référence. Par ailleurs, cet acte peut être réalisé sans dilatation pupillaire. L’interprétation des photographies peut être différée dans le temps. C’est surtout un acte rapide, et qui peut être réalisé professionnel non médecin (infirmier, optométriste, orthoptiste). L’important est qu’il ait été formé et qu’il fasse l’objet d’une évaluation régulière. Deux photographies sont suffisantes pour le dépistage de la rétinopathie diabétique : l’une centrée sur la macula, l’autre centrée sur la papille.

Fréquence du dépistage (tableau)

Chez l’adulte diabétique de type 1, le dépistage sera annuel, en commençant 3 ans après le diagnostic du diabète. Chez l’enfant diabétique de type 1, il sera également annuel, à partir de l’âge de 10 ans. Chez les adolescents et les adultes jeunes, un dépistage tous les 3 à 6 mois est nécessaire quand le diabète est mal équilibré. Chez le diabétique de type 2, le début de la maladie est souvent inconnu, et l’examen ophtalmologique initial peut déjà découvrir une rétinopathie diabétique plus ou moins évoluée (dans 20 % des cas). Le dépistage de la rétinopathie diabétique se fera ainsi annuellement dès le diagnostic du diabète.

Circonstances particulières justifiant une surveillance ophtalmologique rapprochée

  • Jeunes diabétiques de type 1 : surveillance renforcée entre 16 et 18 ans
  • Grossesse : dépistage avant la grossesse ou au début de celle-ci
    • en l’absence de rétinopathie diabétique : surveillance trimestrielle et en post-partum
    • • en présence d’une rétinopathie diabétique même minime : surveillance mensuelle

    En cas de grossesse, un dépistage trimestriel est nécessaire en l’absence de rétinopathie diabétique, mensuel en cas de rétinopathie diabétique minime.

  • Normalisation rapide de la glycémie
  • Diabète très mal équilibré
  • Chirurgie de la cataracte
  • Décompensation tensionnelle ou rénale

Enfin, en présence d’une rétinopathie diabétique non proliférante modérée ou d’un stade plus grave ou en cas d’œdème maculaire, le suivi ophtalmologique (acuité visuelle, examen à la lampe à fente, prise de la tension oculaire, examen du fond d’œil, réalisation de 6 à 9 photographies du fond d’œil avec ou sans examen par tomographie à cohérence optique, angiographie rétinienne à la fluorescéine, etc.) sera fonction de la gravité de la rétinopathie diabétique (tous les 4 à 6 mois, voire plus fréquemment) et du traitement institué (panphotocoagulation rétinienne, photocoagulation maculaire, injection intra-vitréenne, chirurgie vitréorétinienne, etc.)

Document consulté pur la rédaction de cet article : Images en Ophtalmologie • Vol. III • n° 1 Le dépistage de la rétinopathie diabétique